COMORES 4 ILES

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samedi 26 juin 2010

COMORES : L’UA n’a pas tout réussi mais elle n’a pas échoué en tout point



Le Dr Mouhtar Ahmed Charif a récemment dit à haute voix, ce que beaucoup pensent tout bas. L’Union africaine ne serait elle pas en train de raviver nos problèmes au lieu de nous aider à les résoudre?
D’abord la certitude. L’Union africaine n’a sans doute pas réussi tout ce qu’elle souhaitait mais les efforts qu’elle a déployés pour préserver l’unité des Comores font partie de l’histoire de ce pays et doivent être reconnus comme tels. Autant il est difficile d’affirmer qu’elle a confisqué notre souveraineté autant il est irréaliste de croire que les Comores sont un exemple de réussite pour l’organisation.
S’agissant de la souveraineté, l’émissaire de l’Union africaine, Francisco Madeira, résume de manière claire ce qui se passe. “ Les Comoriens ne doivent pas oublier qu’ils nous ont donné une partie de leur souveraineté pour régler leurs problèmes”
Quant à l’accord politique du 16 juin, dernier acte d’une série d’initiatives prises par l’Union africaine depuis qu’elle s’occupe du dossier de l’archipel, il n’aurait jamais eu lieu si des responsables comoriens n’avaient pas invité l’UA à venir. La crise de la Casamance est autrement plus aigue. L’Union africaine ne s’en est jamais saisie parce que les Sénégalais ne le souhaitent pas.
Mais lorsque Said Mohamed Djohar a été renversé en septembre 1995, Moroni a fait appel à ce qui était encore l’OUA. Et quand la crise séparatistes à éclaté et que dans le sillage l’armée a pris le pouvoir, toutes les forces politiques du pays se sont adressées à l’organisation panafricaine
Partant de son opposition à toute prise illégale du pouvoir dans l’un de ses Etats membres, elle s’est déployée, depuis, à assister les îles.
« Nous avons favorisé le retour de Djohar, mis fin au mercenariat et aider à la formation d’un gouvernement dirigé par Caambi El Yachourtu, le pire a été évité », souligne aujourd’hui l’émissaire de l’Union africaine, qui rejette l’accusation selon laquelle, la dernière médiation aurait échoué.
En 1997, la crise séparatiste tétanisait le reste du pays. L’Union africaine a accouru au chevet des Comores. « O n a immédiatement réuni les Comoriens à Addis-Abeba en décembre 1997, on a préparé l’accord d’Antananarivo d’avril 1999 avec comme ambition de mettre fin à la crise séparatiste mais un autre problème va se poser avec le coup d’état d’Azali », rappelle Madeira.
Face à la double crise séparatiste et institutionnelle, l’Union africaine n’a pas désarmé, « Elle a continué à assister les Comores jusqu’à faire signer aux parties comoriennes l’accord de Fomboni du 17 février 2001», ajoute le diplomate mozambicain. « On a mis fin au séparatisme, convaincu Anjouan à renoncer son indépendance et intégré l’île dans son giron naturel »
« Et on n’est pas resté là, on a convaincu le gouvernement illégal d’Azali à revenir à la normalité constitutionnelle ». M. Madeira a notamment rappelé les élections organisées en 2002 sous la supervision de la mission africaine chargée pour la mission militaire de sécurisation des élections aux Comores(Amisec).
L’organisation continentale n’a-t-elle pas réuni à Moroni les pays de la Troïka africaine alors que le pays était paralysé cette fois par “la crise des compétences” mettant fin à cette crise à travers les accords dits de Beit Salam signés en décembre 2003 par les parties comoriennes en présence d’éminentes personnalités du continent telles l’ancien président sud Africain, Thambo Mbeki, le premier ministre de Maurice, Paul Beranger et l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf?
L’Union africaine n’a-t-elle pas aidé à construire un nouvel Etat aux Comores accepté par toutes les parties à Fomboni ? Juste au moment où le pays avait été au bord de l’implosion et sans instituions.
Par ailleurs, c’est aux Comores que, pour la première fois de son histoire, l’Union africaine autorise le déploiement des troupes dans l’un de ses pays membres pour mettre fin à une rébellion qui avait pris le pays en otage.
Et pourquoi cela ne marche pas alors ?
Réponse de Madeira: « Le problème se pose au niveau de la mise en oeuvre des textes, c’est tout ».
Pour lui, les difficultés actuelles proviennent du fait que chaque partie donne son interprétation en oubliant l’esprit des textes. « L’intérêt du groupe et l’intérêt personnel s’imposent et priment sur l’intérêt général ».
A l’entendre, « les institutions sont faibles. Le dialogue, l’approche consensuelle et une éducation démocratique s’imposent si on veut éviter des nouvelles crises ». Parce qu’au bout du compte c’est facile de s’en prendre aux autres mais les problèmes des Comoriens ne peuvent être réglés que par des Comoriens.
A.S. KEMBA
Source : http://wongo.skyrock.com/

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