COMORES 4 ILES

COMORES 4 ILES

samedi 10 avril 2010

COMORES : LAMAMRA, REÇU A BEIT-SALAM, POUR UNE « AUDIENCE DE SYNTHESE ET DE RECAPITULATION »

Reçu à Beit-Salam, pour une « audience de synthèse et de récapitulation », le Commissaire Lamamra déclare que le Chef de l’Etat qui était, sans le moindre doute, prêt au dialogue prendra l’initiative d’inviter les Chefs des exécutifs des îles à un dialogue sous son autorité et sa supervision

Après ses visites de travail effectués à Mohéli et Ngazidja, au cours desquelles il a rencontré les différentes tendances politiques, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine, SEM l’Ambassadeur Ramtane Lamamra a été reçu par le Chef de l’Etat avant son départ pour Addis Abeba.
A l’issue de ses entretiens avec le Président de l’Union des Comores, le Commissaire Lamamra a répondu aux questions des journalistes sur le perron du Palais de Beit Salam. Il se dit optimiste et annonce que le Chef de l’Etat était, sans le moindre doute, acquis au dialogue et qu’il prendra l’initiative d’inviter les Chefs des exécutifs des îles à un dialogue sous son autorité et sa supervision.
Nous vous proposons ici, l’intégralité de ses réponses aux journalistes.
M. LAMAMRA : C’est une visite qui, de mon point de vue, est très positive. Vous voyez la durée de cette audience de synthèse et de récapitulation dont vient de m’honorer Son Excellence le Président de l’Union, à quel point il y a beaucoup de choses à dire et il y a beaucoup de choses à faire. Egalement je pense qu’il est permis de faire une évaluation positive de ce séjour. C’est un séjour qui aura été court, je le regrette et je promets qu’il y aura d’autres séjours plus longs, mais c’est un séjour qui aura été de mon avis très dense, et aussi très productif.
Question : Si vous êtes là c’est que la prolongation du mandat du Président a crée une certaine incompréhension que certains appellent une crise. Sur cette question précise de la prolongation du mandat du Président, à quelle conclusion vous êtes parvenu avec ceux qui contestent cette prolongation ?
M. LAMAMRA : Vous savez, il y a une cohérence d’ensemble dans l’action de l’Union Africaine à l’égard de l’un de ses Etats membres importants qu’est l’Union des Comores. Il y a eu un accompagnement fidèle tout au long de ces dernières années. Aujourd’hui nous sommes dans une séquence de la vie de la Nation comorienne qui a des institutions, qui a des processus constitutionnels, une séquence au cours de laquelle il y a un certain nombre de questionnements. Il y a une demande de dialogue, une demande de communication, il y a même peut être un appel à la pédagogie. Mettons que nous y avons contribué à travers tous nos contacts, à travers tout ce qu’on a pu avoir comme échanges, très ouverts, très fructueux, très sincères avec l’ensemble des sensibilités que nous avons eu le privilège de rencontrer. Je m’arrêterai très rapidement ici à Mohéli où nous avons eu une expérience inoubliable à l’occasion de notre visite dans la journée d’hier. Je voudrais saisis cette occasion, de cette institution qui incarne à la fois l’unité de la Nation et la légitimité de l’Etat comorien, pour dire aussi bien aux autorités qu’à la population qui nous ont fait l’amitié et la fraternité de nous accueillir chaleureusement, que les préoccupations qui sont exprimées, les questions qui ont été soulevées, ont été dûment portées à la haute attention du Chef de l’Etat et je crois que le Chef de l’Etat, de part la légitimité qu’il incarne est à même de réagir positivement à ces questions et à ses préoccupations.
Et d’ailleurs je saisis cette occasion pour vous dire, je crois avec la permission de Son Excellence le Président, représenté ici par mon frère le Ministre, que le Chef de l’Etat, prendra l’initiative d’inviter à un dialogue, d’inviter les Chefs des exécutifs des îles à un dialogue sous son autorité et sa supervision et ce dialogue qui devrait intervenir très rapidement verra la participation de l’Union Africaine en terme de facilitation. Il s’agit d’un dialogue dans les institutions, dans le respect des institutions, dans le respect des processus constitutionnels de ce pays et ce dialogue permettra de lever les incompréhensions et les questionnements et en particulier sur la question fondamentale du respect de la tournante. Mohéli a le droit d’exercer ou de faire accéder l’une de ses filles ou l’un de ses fils à la magistrature suprême de l’Union des Comores et personne, absolument personne, ne remet en cause ce principe, ne remet en cause à la fois la validité de ce principe et le droit de Mohéli d’accéder à la magistrature suprême.
Question : C’est le congrès qui a décidé de cette prolongation, est ce que ses conclusions sont remises en cause ou pas ?
M. LAMAMRA : Du point de vue de l’Union Africaine, il appartient aux institutions légitimes de l’Union des Comores de traiter des questions relatives à la constitutionnalité des processus politiques qui se développent dans le pays. Et pour nous, à moins que et sauf dans le cas où la Cour constitutionnelle en décide autrement, nous sommes ici dans un processus et dans une perspective de mise en œuvre constitutionnelle d’une réforme constitutionnelle qui est valide, la validité étant comme je vous l’indiquais, de la compétence de la Cour constitutionnelle et non pas d’institutions autres et non pas d’organisations internationales, certainement. Par ce que nous sommes respectueux de la souveraineté de l’Union des Comores, l’un de nos Etats membres et nous considérons donc que c’est le fonctionnement normal des institutions qui est garant de la stabilité et de la paix, de la réconciliation dans le pays pour lesquels, comme vous le savez, nous sommes ici et nous restons donc dans cet état d’esprit pour lequel nous nous sommes beaucoup investis et nous restons donc dans cet état d’esprit.
Question : Etes vous optimiste ?
M. LAMAMRA : Je suis résolument optimiste ; je le suis de nature déjà, mais avec tous les entretiens que j’ai eus, toutes les assurances que j’ai obtenues, tous les encouragements, également, Mohéli, je dois dire également la Grande-Comore, et nous avons également eu le privilège d’avoir un très long entretien avec le Chef de l’exécutif de la Grande-Comore et je puis vous assurer que non seulement nous avons été encouragé dans ce que nous faisons, mais nous avons également recueilli le sentiment que tous ces Chefs d’exécutifs sont aujourd’hui à l’écoute de Son Excellence le Président de l’Union et prêts à répondre à un invitation de sa part à engager ce dialogue qui, je dois le préciser, n’est pas un dialogue ouvert et un dialogue qui devrait porter sur des questions que les processus politiques et constitutionnels ont déjà réglés, mais, un dialogue qui tend à mettre au point, de manière consensuelle, un chronogramme de mise en œuvre de la tournante par la préparation d’élections qui se feraient à travers les étapes qui vous sont connues, des étapes qui doivent garantir la participation optimale, la préparation de toutes les conditions de succès de cette consultation.
Question : C’était la proposition de l’Union Africaine le dialogue, ou bien l’Union Africaine a une autre position ?
Non nous sommes toujours pour le dialogue, mais je dois dire également qu’à ma première audience avec Son Excellence le Président de l’Union, il m’a déclaré sans le moindre doute qu’il était prêt à ce dialogue. Donc, il ne s’agit pas de prendre la paternité de cette idée alors que le Chef de l’Etat a toujours été acquis au dialogue.
Question : Monsieur le Commissaire, certains stipulent que l’initiative d’un gouvernement d’union nationale pourrait faire sortir le pays du gouffre et marasme politique, que diriez-vous à cet égard ?
M. LAMAMRA : Nous répondons ce que j’ai toujours dit que des institutions légitimes qui sont en place et que c’est dans le cadre de ces institutions que nous devons pouvoir aller vers cette application consensuelle de la réforme constitutionnelle, aller vers un calendrier qui soit agrée par tous et qui objectivement un calendrier qui répond à des besoins et qui prend en charge les préoccupations de toutes les parties. Merci
Source : [-> http://wongo.skyrock.com/ ]

lundi 5 avril 2010

COMORES : LA GUERRE DES MERCENAIRES AURA-T-ELLE LIEU ?

Depuis l’indépendance inachevée des Comores le 6 juillet 1975 et l’annexion illégale d’une partie de son territoire par la France, les Comores ont essuyé plusieurs coups d’Etat, la plupart en « provenance » de l’île comorienne de Mayotte occupée par la France et qui sert de base arrière à des mercenaires français qui organisent fréquemment des coups d’états aux Comores libres avec l’appui indéfectible des larbins comoriens (25 coups d’état ou tentatives de coups d’état, des assassinats de 4 présidents comoriens et l’exil forcé d’un chef d’état en exercice).
Le seul moyen pour la France de rester illégalement à Mayotte, c’est de donner une image chaotique des Comores libres, et tous les moyens sont bons pour y arriver : « La preuve vient d’être faite, une fois de plus, que nos malheurs transitent le plus souvent par Mayotte » avait déclaré le président comorien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi le 5 avril 2008 à Mutsamudu lors de la célébration de la libération d’Anjouan ,(on fête aujourd’hui le deuxième anniversaire) parlant de l’exfiltration de l’ancien dictateur Bacar. Au cours de son discours le président Sambi avait également déclaré que la France est «seulement une amie, non une sœur» faisant allusion aux relations ambigües entre la France et les Comores.
Vu la déclaration du quai d’Orsay condamnant la décision du congrès national et l’agitation inhabituelle des militaires français à Mayotte, le président comorien était obligé de faire appel à des pays amis (des vrais) pour sa protection rapprochée. D’autres militaires en provenance d’Iran seraient attendus incessamment à Moroni.
A un proche qui s’inquiétait auprès de lui des mouvements des navires de guerre à Mayotte, le chef de l’état a répondu : « Qu’ils viennent alors ».
Wongo (Moroni Gde-Comore)
Source : http://wongo.skyrock.com/

COMORES : LE LOGEMENT DU COMMISSAIRE ACHIRAFI INCENDIE

Le logement du commissaire Abou Achirafi, patron de la sûreté nationale, a été victime dans la nuit de jeudi à vendredi, d’un incendie d’origine criminelle qui s’est déclaré vers 3 heures du matin au quartier Oasis au nord de Moroni, d’après plusieurs témoignages recueillis sur place par Albalad. Aucune perte humaine n’a été enregistrée mais les dégâts matériels sont énormes, tout est parti en fumées, a-t-on constaté vendredi matin.
Les deux enfants de M. Achirafi, Walid et Dania, traumatisés par le drame, ont été évacués, sous oxygène, le même jour vers Mayotte, après quelques heures passées au centre hospitalier d’El Maarout.
Détresse respiratoire
Les deux enfants âgés respectivement de 4 et 7 ans souffraient t d’une « détresse respiratoire » engendrée par « une intoxication » due à la fumée, d’après le Dr Ridhoine Mohamed, médecin anesthésiste qui a examiné les gamins avant leur transfert à l’hôpital de Mamoudzou où ils seraient en soins intensifs, selon un proche de M, Achirafi, joint au téléphone, vendredi.
« J’entendais des gens crier au secours. J’avais tellement peur car je croyais que c’étaient des voleurs. Ce n’est que quelques minutes après que j’apprenais qu’il s’agissait bien d’un incendie déclaré tout près de notre maison », a expliqué un témoin oculaire.
Les nombreux voisins qui avaient assisté à l’incendie affirment que le feu s’est déclaré à partir de la porte principale du bâtiment avant de pénétrer dans la salle à manger puis dans les chambres des enfants et de dévorer les biens de la famille Achirafi.
« On était paniqué à ce moment là, on ne savait où passer pour entrer à la maison à cause de l’ampleur des flammes. Des jeunes du quartier ont défoncé la porte pour voler au secours des enfants, M. Achirafi et sa femme étaient traumatisés, c’était dur pour nous tous », ajoute Madame Humblot Juliette, résidant à vingt mètres du logement incendié.
Des crimes barbares
Des officiels et de nombreux anonyme se rendaient au centre hospitalier d’El-Maarouf pour manifester leur compassion envers le chef de la DNST, dénonçant à l’unisson ce qu’ils ont qualifié de « crime planifié par les ennemis de la République ». Le président Bourhane Hamidou a qualifié « un crime ignoble injustifié », en ouvrant, vendredi, la première session ordinaire du parlement. Le porte-parole du gouvernement, Dr Kamaliddine Afraitane déclare: « ce sont des crimes barbares perpétrés par des gens qui veulent accéder au pouvoir par la terreur. Il faut que ces gens soient démasqués », « C’est un acte impitoyable qui ne fait que salir la bonne image du pays », s’est indigné l’ancien Garde des Sceaux, M’madi Ali, qui s’était alors rendu à El-Maarouf au chevet de la famille du commissaire tout comme plusieurs personnalités politiques et religieuses du pays.
« Je ne peux pas répondre à vos questions, je dois m’occuper de mes enfants, j’ai tout perdu », a dit le commissaire Achirafi, blessé légèrement à la main droite.
La piste criminelle est privilégiée. «La gendarmerie est saisie, on peut être associé à l’enquête », a dit le commissaire Nassuf Kaissane de la police nationale. Au moment où nous écrivions ces lignes (vendredi), les auteurs de l’incendie n’avaient toujours pas été identifiés.
A.S.KIMBA - Albalad N°226 du 05-0410
Source : http://wongo.skyrock.com/

samedi 3 avril 2010

UN MAHORAIS EXPULSE DE MAYOTTE A CAUSE DE SON APPARENCE

Suite à l’article : (http://wongo.skyrock.com/2829451576-DESORMAIS-A-MAYOTTE-LES-BLANCS-DOIVENT-EXIGER-QU-ON-EXIGE-LEURS.html) , l’Equipe wongo a décidé de reprendre l’histoire de Madi le mahorais expulsé de Mayotte et qui risque de perdre sa copine Ginette (une institutrice métropolitaine) restée à Mayotte et approchée par l’anjouanais Bwana Mdzouani, taximan connu par ses capacités séductrices. Contrairement à ce que l’on croit, le mahorais n’est pas libre chez lui.
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Un jeune couple franco-mahorais Ginette et Madi se promenant tranquille à la rocade de Mamoudzou fut arrêté par la police pour contrôle d'identité. Le couple n'avait aucun papier avec eux. Malgré les explications données par Ginette, le garçon est « embarqué » par la police qui ne s'est même pas donnée la peine de vérifier l’identité de Ginette : sa couleur de peau représente déjà une pièce d’identité.
Comme un malheur, n'arrive jamais seul, ce jour là, il y avait déjà un bateau prêt à appareiller pour Anjouan ôtant toute possibilité à Ginette d'aller chercher les papiers de Madi à Mtsamboro (ville située très loin de Mamoudzou)
La seule solution qui lui restait c'était d'accompagner son chéri en tant que clandestine, mais la police a catégoriquement refusé estimant que Ginette n'était pas comorienne et qu'elle n'avait pas le droit d'aller gratuitement à Anjouan.
Vous êtes folle lui lança un Mouzoungou (un blanc) qui assistait à la scène : « Savez-vous les risques encourus pour revenir ici ? » « Vous n'êtes pas sûre de revenir vivante » Ginette n’avait que ses yeux pour pleurer.
Un taximan surnommé Bwana Mdzouani (l'anjouanais), qui suivait ce « film », proposa de ramener gratuitement Ginette chez elle sous les acclamations du public. Lorsque Ginette a pris place dans le taxi, les bwénis (femmes) faisant partie du spectacle criaient en shimaoré (dialecte mahorais) à Bwana Mdzouani : « C'est l'occasion ou jamais, ce n'est pas ta sœur, il faut la draguer, ça sera bien fait pour Madi ». « Qui part à la chasse perd sa place »
Madi le mahorais prendra t-il le risque de revenir précipitamment demain par kwassa (embarcation de fortune) comme clandestin ou attendra-t-il que Ginette lui envoie ses papiers pour revenir par des moyens légaux ? Une absence prolongée risque de lui être fatale car Bwana Mzouani est très connu pour être un séducteur invétéré.
La nouvelle s'est répandue très rapidement à Mtsamboro, village de Madi, et chacun y va de son petit commentaire. Iboura le copain de Madi y voit un coup monté car Ginette avait refusé les avances d'un policier stagiaire originaire de Poitou-Charentes. L’expulsion de Madi le mahorais sera –t-il profitable à Bwana Mzouani l’anjouanais du coin ? Ce n'est pas impossible.
L'expulsion pour Anjouan a été très mouvementée : Madi s'est battu de toutes ses forces pour ne pas faire le voyage en vain. Il a même eu le soutien des chatouilleuses de Petite Terre contactées par sa maman (une ancienne chatouilleuse de Grande Terre, très active dans la région nord).
Les chatouilleuses sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les années 1960 et 1970, pour réduire l'influence des autres îles de l'archipel des Comores sur la leur et arrimer cette dernière à la République française. Elles agissaient par le biais de commandos prenant à parti les responsables politiques comoriens en visite pour les soumettre à des chatouilles (parfois jusqu’à la mort) et ainsi les forcer à s'aligner sur leurs positions ou à quitter l'île. Ces méthodes criminelles étaient tolérées par l’administration française.
Elles sont devenues inoffensives au fil du temps. Elles sont réveillées de temps en temps dans leur sommeil par le politicien indigène du coin, à la recherche d'un soutien électoral.
Pour la libération de Madi, « l'armée » était commandée par une petite dame édentée, au nez écrasé, aux cheveux courts crépus poivre et sel, portant un tricot datant des années soixante-dix, où on peut à peine lire « Votez Giscard ». Sans sa jupe délavée par le soleil accablant de Petite Terre, on l'aurait considérée comme un vieux pépère au crépuscule de sa vie. Elle hurlait à qui voudrait bien l'entendre : « Karivindzé » (Nous ne voulons pas),«wassi fou ransé » (nous sommes français) et reprise en chœur par une horde de femmes plus ou moins jeunes (la relève) très excitées, prêtes à tout pour sauver Madi des mains de la police française. Elles ont pris la direction du port maritime de Dzaoudzi, occasionnant un embouteillage monstre au niveau de « Chez Rama », un des plus grands vendeurs de Gandia (boisson alcoolique très prisée à Mayotte, qui vous rend gaga en une fraction de seconde) de l'île. Rama (l’indien) est respecté et choyé à cause de ce service rendu.
La police ayant appris la nouvelle de la descente des chatouilleuses au port, a envoyé en toute allure des camions bâchés en direction de l'aéroport faisant croire à « l'ennemi » que Madi va être expulsé manu militari par avion.
Le groupe fait alors demi-tour en direction de l'aéroport en criant toujours « Karivindzé » mais avec une diminution notable des « décibels ». La commandante est au bord de l'épuisement, sa voix ne résonne presque plus. Le mouvement de ses mâchoires creuses donne l’illusion d’entendre le mot « Karivindzé » répété sauvagement par la relève.
Avec l'aide de quelques badauds elles ont érigé des barrages filtrants aux niveaux des accès de l'aéroport pour exiger la libération de Madi, l’enfant mahorais. De loin on s'active pour un vrai faux départ imminent de l'avion.
Les chatouilleuses et les gendarmes se font face, séparés par le portail. Poussées par un effet requinquant et brutal de la commandante, elles étaient prêtes à en découdre lorsqu'elles ont appris comme un coup de massue l’expulsion de Madi par voix maritime.
La cheftaine fait semblant d'être dans tous ses états, mais son regard trahit un soulagement. Elle doit se sentir soulagée après une journée chaude, où elle connaissait par expérience le résultat car, il est exceptionnellement rare de libérer un « pwéré » fusse-t-il mahorais ou non. Le chiffre des reconduites prime sur tout et Mouchla la commandante, ne l’ignore pas.
Il est 13 heures, les passagers légaux incluant les départs volontaires attendent sous une chaleur torride de 35°C, leur tour pour monter dans le bateau. Ils sont environ une trentaine.
Madi, avec un bras cassé, le visage tuméfié laissant deviner la rudesse du traitement subi, papier dans l’autre main faisant office de passeport rejoint manu militari, les autres « sans papiers français » venant directement du camp de concentration de Pamandzi appelé aussi camp de la honte. Ce camp, d’une capacité d’environ 70 personnes, peut accueillir jusqu’à 200 personnes en période de bonne pêche. Cette capacité d’élasticité, le place parmi le plus grand centre de concentration de France. Madi le mahorais, est pris dans la maille du filet de la PAF, car il n’avait pas sa « franceneité » dans sa poche. Il fait partie désormais des « pwéré », ces comoriens de Mayotte sans papiers français (pwéré : poisson proche du thon que l’on trouve dans les mers chaudes).
Tout le monde est à bord. Il est presque 15 heures, la mer est calme et lisse comme un miroir, donnant une sensation de bien-être. Le capitaine ordonna aux matelots de larguer les amarres. Le bateau appareilla vers 15 heures 15 minutes avec à son bord environ deux cents personnes. Madi est resté pensif, il ne dit rien, il observe, pensant peut-être à Ginette qui est restée sur la terre ferme dans des bonnes mains, celles de Bwana Mdzouani, le taximan anjouanais exerçant à Mayotte avec en poche sa « franceneité » Cette quiétude fut interrompue par Mcolo, un pwéré invétéré qui est à son quatrième voyage cette année. Il exerce le métier de vendeur à la sauvette à Mayotte, spécialisé en produits cosmétiques clandestinement importés des îles voisine, comme le « Pandalaou ». Il se met debout, esquisse quelques pas de danse à la manière de Jackson, en se touchant les parties génitales, montrant fièrement à l’assistance que tout est bien en place malgré le choc subi. Madi semble ne pas s’intéresser au show de Mconi jetant juste un coup d’œil fugitif à cette scène.
- Bienvenue, à bord, je vous souhaite bon voyage intervint Djaou, l’imam du groupe.
Puis, demanda à Madi s’il fait partie des Hadjis, (A Anjouan, les refoulés de Mayotte s’appellent des Hadjis) Madi d’un air meurtri, déçu, donna une réponse affirmative :
- Je suis un comorien de Mayotte, clandestin à Mayotte sans un bout de papier dans le cul. Un cas rare au monde. Ma copine n’a pas été inquiétée parce qu’elle est blanche. Eux peuvent circuler partout dans l’île, sans ce petit bout de papier. Doit-on se blanchir la peau ? Doit-on se défriser les cheveux en complément de ce fichu papier pour être libre chez soi ?
Un mahorais clandestin ? Doit se demander le public
- Pourquoi tu n’étais pas avec nous au camp ? Questionna, Fatouma une très belle fille, prise elle aussi dans la nasse paffienne (de la PAF)
- On m’a appliqué la loi de l’EGV (Expulsion à Grande Vitesse) réservée aux grands délinquants clandestins
- Tu as eu de la chance. Intervint un vieil homme de plus de quatre-vingts ans, très fatigué avec une toux persistante. Son expulsion fausse le chiffre des malades atteints de la grippe porcine, recensé à Mayotte, mais fait augmenter celui de reconduites aux frontières.
-Tu sais, mon gars, on était entassé comme dans une « boite de sardine », on n’arrivait pas à respirer, j’ai eu droit à un comprimé de Dafalgan lorsque j’ai demandé à voir un toubib. J’ai cru un instant que j’allais mourir au camp, wallah. La description de la vie du centre de concentration de Pamandzi, rassure quelque part Madi qui doit s’estimer heureux, malgré ces quelques coups et blessures volontaires ayant entraîné chez lui une humiliation indélébile.
Mconi, reprend la parole en promettant plusieurs tubes de Pandalaou (produit blanchissant la peau) à Madi pour blanchir sa peau dès son retour à Mayotte. Mconi envisage de prendre le chemin retour à son arrivée à Anjouan
- Ne t’inquiète pas, mon grand je prends l’engagement de te blanchir. Je te badigeonnerai même les affaires. Je ne veux pas un homme en couleur, un homme bleu blanc rouge. Promit Mcolo à Madi
L’ambiance est bonne enfant, tout le monde rigole, hormis le vieil homme, qui tousse beaucoup, qui n’arrive même plus à se lever pour aller cracher. De sa place, à quelques mètres de la fenêtre, envoie des missiles de crachat à travers la fenêtre et cela ne dérange personne.
Tout d’un coup, Madi s’est mis à pleurer. Le bateau est entrain de traverser sa ville natale, son « Mtsamboro ». Il s’est mis à crier :
- Ginette, Ginette, je suis là, tu m’entends, chérie ? Pourquoi tu ne me réponds pas ? J’espère que tu n’as pas trouvé un autre mec.
Ginette osera-t-elle tromper son chéri qui est entrain de contribuer à la hausse du chiffre des reconduites à la frontière ? Il a fallu l’intervention de Djaou, l’imam pour calmer son compatriote. Et d’un ton sambiste (éloquent), assène : Dans quelques instants, nous allons quitter le lagon de Mayotte, un lagon certes beau et grand, mais nauséabond, une odeur qui ne fera pas apparaître dans leurs films les nombreux cadavres qu’il contient. Le plus beau lagon du monde devient aussi le plus meurtrier le plus génocidaire.
Aucun, bruit n’est perceptible à l’oreille, mis à part le ronflement du vieillard confondu avec celui du bateau qui forment ensemble un seul ronflement
Savez-vous, pourquoi on nous appelle « pwéré » ? Enchaina l’imam. Parce que nous finirons là en désignant le lagon. C’est notre dernière demeure. Avant de rendre l’âme, nous nous communierons d’abord avec les poissons qui sont là. Nous sommes des poissons, des « pwéré »
Allah Akbar (DIEU est. grand) scanda l’assistance.
Qu’est ce que font nos dirigeants ? Il leur est même interdit de présenter des condoléances aux familles de ces « pwéré » pour ne pas attirer l’attention des nations sur ce génocide. Il ne faut surtout pas réveiller les soixante-huitards. Le monstre se disculpe en asseyant d’accuser les organisateurs des charters de la mort. Ne soyons pas bêtes mes amis. Le partenaire satanique avec la collaboration de certains de nos frères a mis tout en œuvre pour maintenir les Comores libres dans un état chaotique permanent pour justifier le non retour de Mayotte dans son ensemble naturel. Qui parmi vous a-t-il déjà entendu un journaliste français parler de la résolution 3385 (XXX) ? La résolution admettant les Comores à l’ONU. On vous parlera plutôt de la misère comorienne. Une misère fabriquée et entretenue par l’AMIE
Un petit balancement du bateau se fait sentir, le bateau quitte le lagon, l’îlot Mtsamboro est derrière nous, laissant apparaître une grande masse devant nous, qui ne peut être que l’île d’Anjouan, située à environ 50 km de Mtsamboro.
Mes amis, regardez cet îlot qui est derrière nous, l’îlot Mtsamboro. Quel est son statut ? A-t-on demandé aux singes qui s’y trouvent, s’ils sont mahorais ou m’tsamborois ? Pourquoi ce qui est valable à une catégorie des singes ne l’est pas à une autre catégorie ? Pour garder notre île, la France a décidé de faire un décompte des suffrages île par île. Pourquoi n’a-t-il pas fait un décompte ilot par ilot, quartier par quartier ou maison par maison ? Quel est alors le statut de l’îlot Mtsamboro ?
Le bateau fonce vers l’île d’Anjouan, et l’imam tient son auditoire quand soudain deux pets bruyants et indolores envoyés par Madi le mahorais interrompirent son prêche.
- Que Dieu te bénisse, qu’il te donne plus de force pour faire mieux. Voilà un vrai homme. Apprécia la belle demoiselle Fatouma.
- Comme dirait l’autre : «Mieux vaut un pet bruyant qui sort avec éclat qu’une fesse endormie qui vous trahie tout bas ! » répliqua Madi d’un air joyeux.
- Quel soulagement ! répète Madi
Bwana Mdzouani le taximan dépose Ginette chez elle.
- Merci, Bwana, c’est vraiment sympa. Lança Ginette
- De rien répondit d’une voix douce Bwana Mdzouani, attendant le moment opportun pour destituer Madi.
- Bwana, je t’invite à dîner chez moi samedi prochain à 20 heures. Repris Ginette
- Ok ! No problème, répondit hâtivement le taximan.
Cette invitation va bouleverser l’existence de Bwana Mdzouani. Pour lui, il n’y aucun doute, c’est une déclaration d’amour car dans la tradition comorienne, une telle invitation (dont le mâle est absent) vaut un acte d’adultère. Le taximan est troublé, il n’a jamais pensé qu’un jour il couchera avec une française, une vraie, une française de France. Il n’a jamais pensé qu’un jour, il aura la chance de se trouver, lui le nègre au-dessus d’une blanche. L’ougandais Idi Amin Dada était qualifié de diable car il se faisait porter par des blancs britanniques et lui Bwana Mdzouani ?
C’est l’occasion pour Bwana Mdzouani de prendre une double revanche :
Une revanche contre Madi, qui ne cessait de le mépriser en lui accusant de tout à cause de ses origines anjouanaises, et une revanche contre la colonisation, il n’avait jamais imaginé qu’un jour il sera porté par une blanche. Sera-t-il à la hauteur de ce double défi ? Sera-t-il capable de coloniser Ginette à sa manière ? Faire le travail d’un vrai homme ? Bwana Mdzouani n’a pas l’intention de prendre des risques insensés. Il décide alors d’aller voir son féticheur. Après avoir fait un exposé très complet au sorcier, celui-ci, lui exigea de ne pas coucher avec sa femme Zeina, de lui apporter quelques cheveux de Ginette et cinq cents euros.
- Tu vas voir, elle ne va jamais t’oublier. Promit le sorcier à Bwana Mdzouani qui est reparti démoraliser par l’impossibilité d’avoir quelques cheveux de Ginette.
Le féticheur sent que Bwana Mdzouani est prêt à lâcher le morceau pour parvenir à ses fins.
Lorsque Bwana Mdzouani est rentré chez lui énervé, Zeina, sa femme a remarqué qu’il y a quelque chose qui ne va pas bien chez son mari.
- Hé, Bwana qu’est ce qui se passe ? Tu m’as l’air bizarre. Tu ne m’as pas donnée mon « bisou » habituel es-tu malade ? Le taximan ne répond pas.
- Hé, Bwana, la voisine m’a racontée que tu étais avec Ginette, la maîtresse de ses enfants, toute la journée.
- Oui, et alors ? Réagit enfin Bwana
- En tout cas j’espère qu’elle n’est pas ta maîtresse.
- Elle doit être la maîtresse de beaucoup du monde. Se moqua Bwana
- Tu sais Bwana, c’est grâce à moi que tu as le papier français. Tu n’as pas à me répondre de cette manière, sinon je te le prends, et tu seras expulsé comme Madi et quand Madi sera là, je lui dirai tout, tu vas voir, avertit Zeina.
- Réponds-moi, Bwana, est-ce que tu lui as « montée » ? Bwana est resté muet, se demandant comment il va faire pour obtenir les cheveux de cette créature. Il est prêt à mettre la main à la poche pour obtenir ces quelques cheveux. Le cœur de Bwana est désormais colonisé par le charme de Ginette. Une autre colonisation se profile à l’horozon.
Le bateau fonce vers Anjouan. On arrive à bien distinguer l’île. Djaou, l’imam avec un ton persuasif continue son discours. Mes chers amis, savez-vous pourquoi on ne doit pas dire grippe porcine, mais grippe AH1N1 ? Pour ne pas effrayer ceux qui consomment la viande du porc.
Mconi, le spécialiste des produits cosmétiques enchaîna :
- Et vous savez pourquoi ne doit-on pas manger du poisson à Mayotte ? Parce qu’il se nourrit des cadavres anjouanais.
(A suivre : La famille anjouanaise de Madi le mahorais est avertie par téléphone de l’expulsion doublement illégale de ce dernier et se prépare à l’accueillir avec faste)

Mhogo Majarou de Mtsanga mbwa

Source : Chissiwa mbouzi avec http://wongo.skyrock.com/

DESORMAIS A MAYOTTE, LES BLANCS DOIVENT EXIGER QU’ON EXIGE LEURS PAPIERS

La chronique de l’absurde

A L’OMBRE DES CONTROLES

Les réalités sont parfois dures à comprendre, et encore plus difficiles à admettre. Pourtant, c’est un fait : à Mayotte, pour pouvoir se sentir réellement chez soi en échappant aux contrôles d’identité, il est préférable d’être blanc. La récente aventure de Johann vient nous le rappeler.
Ce mardi 16 mars, il monte dans un taxi brousse pour se rendre au travail. Sur la route, le véhicule est arrêté par la gendarmerie qui souhaite procéder à un contrôle d’identité. La suite, il la raconte lui-même : « rapidement, les situations se ‘compliquées’ s’enchainent : photocopies, absences totale des justificatifs, etc. Arrivant alors à mon tour, il s’avère que je n’ai aucun document pour justifier mon identité. Ma sommaire explication (« Je n’ai pas mes papiers ») ne pose apparemment de problème au militaire qui passe directement aux vérifications des passagers suivants qui, tout comme le taximan, s’en offusquent. »
Précision importante : le narrateur est le seul blanc du taxi, et également le seul à bénéficier du vouvoiement. Les passagers s’agitent, pestent contre cette injustice. Mais un gendarme explique le pourquoi du comment : en fait, il s’agit d’un « contrôle de papiers pour les sans-papiers »… Cette justification, c’est bien naturel, ne convainc personne. Si bien que les gendarmes, qui ont déjà rempli la moitié de leur panier à salade avec les autres passagers, se sentent finalement obligés de sortir Johann à son tour. Pour l’embarquer, comme les autres ? Fichtre non ! D’abord ils insistent : « Vous n’avez vraiment rien pour justifier votre identité ? » Malheureusement, non, Johann n’a rien sur lui. Face à l’agitation que crée la situation, les gendarmes sont donc obligés d’aller plus loin. « Logiquement, on doit toujours pouvoir justifier de son identité sur le territoire français », lui fait savoir un agent, bien obligé de lui signaler, malgré lui, son interpellation. Mais celle-ci ne durera pas longtemps. Et Johann ne montera pas dans le panier à salade comme les autres, les noirs. Dès que le taxi est reparti, il pourra s’en aller, lui glisse le gendarme à voix basse. Et effectivement, quelques minutes plus tard, il n’avait qu’à attendre un autre taxi.
Quelques jours après cet épisode, il nous écrit « N’ayant que simplement signifié mon malaise face à cette situation et au traitement global de la question de l’immigration clandestine à Mayotte, je témoigne à présent de mon dégoût et de mon regret de n’avoir pas exigé un traitement « normal ». Les gendarmes n’ont pas même pris la peine de relever mon identité et ont leurré Mahorais indignés et sans-papiers démunis en m’impliquant dans une combine que je rejette avec force (mais hélas avec retard) ». Désormais à Mayotte, les blancs doivent exiger qu’on exige leurs papiers. Quant aux noirs, pas de problème : ils seront toujours suspectés de ne pas être d’ici. Logique, non ?
ML
Source : http://wongo.skyrock.com/

jeudi 1 avril 2010

ANJOUAN : ABDOU EST PARTI A MAYOTTE SANS VISA

La PAF comorienne a développé une pratique abusive qui consiste à demander aux comoriens se rendant à Mayotte de présenter un visa de sortie avant d’embarquer à destination de l’île comorienne de Mayotte.
Abdou Mouhiddine un franco-comorien résident à Mayotte en vacances à Anjouan a refusé de présenter ce visa estimant que Mayotte a le même statut que Mohéli. « La semaine dernière je suis parti à Mohéli . Pourquoi ne m’a-t-on pas demandé un visa de sortie ? » Demanda Abdou.
« Mohéli est une île comorienne » répondit l’agent de la PAF.
Cette réponse a mis Abdou Mouhiddine dans tous ses états. Il a même qualifié l’agent de charlot. « Lors de la dernière session de l’assemblée générale, le président comorien proposait à la France de faire de Mayotte un pays deux administrations, estimant que Mayotte est comorienne et vous un fonctionnaire de l’Etat comorien vous estimez que Mayotte n’est pas comorienne. Pourquoi ne laisse-t-on pas aux mahorais de se présenter aux jeux de l’OI avec le drapeau français ? Arrêtez de nous prendre comme des imbéciles. Je veux bien comprendre qu’à Mayotte le contrôle vous échappe, mais est-ce une raison de s’humilier gratuitement et par correspondance ? » Sermonna le passager à destination d’eldorado. « Croyez-vous que la France prendra les doléances de votre président au sérieux, si elle sait que vous vous soumettez sans résister ? » renchérit Abdou.
Savez-vous que pour aller à Mohéli, il vous faut une pièce d’identité comorienne ? reprit l’agent. J’ai ma carte d’identité comorienne.
Après avoir contacté son supérieur, l’agent a finalement laissé Abdou Mouhiddine partir sans visa de sortie. « YES WE CAN » a du se dire Abdou
Wongo (Anjouan)