COMORES 4 ILES

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samedi 30 janvier 2010

COMORES : LA TOURNANTE AUTOUR DE MAYOTTE

Dans un discours prononcé le 1er janvier 10, à Mohéli, le président comorien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi souhaite l’aide des élus comoriens pour « mettre fin au drame du cimetière marin entre Anjouan et Mayotte ». Un peu plus loin il déclare : « Je demande donc aux élus d’unir leurs efforts aux miens jusqu’à ce que la France abroge ce visa ».
A-t-il vraiment besoin des élus comoriens pour obliger la France à abroger ce visa de la mort ? N’est-ce pas une façon de fuir ses responsabilités par peur de déplaire à la France qui peut mettre fin à son pouvoir ?
Qu’est-ce qu’on peut attendre des élus sur ce dossier, lorsque l’on sait que la constitution comorienne, le droit international considèrent que Mayotte est une île comorienne ?
Qu’est-ce qu’ils peuvent encore faire ces élus lorsqu’on sait que l’article 12 de la constitution comorienne stipule : « Art.12 ­Le Président de l’Union est le symbole de l’Unité nationale. Il est le garant de l’intangibilité des frontières telles qu’internationalement reconnues ainsi que de la souveraineté de l’Union. Il est l’arbitre et le modérateur du fonctionnement régulier de ses institutions. Il assure la plus haute représentation de l’Union dans les relations internationales. Il est le garant du respect des traités et accords internationaux (…) »
Par contre en acceptant d’accueillir les comoriens refoulés de Mayotte, l’Etat comorien viole l’article 7-1 de la constitution comorienne, car c’est un acte portant atteinte à l’intégrité territoriale. Dans ce cas, tout citoyen peut saisir la cour constitutionnelle pour constater la nullité de cet acte : « Article 7-1 : Toute sécession ou tentative de sécession d’une ou plusieurs îles autonomes est interdite. Est qualifié de sécession, tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale et à l’Unité Nationale. Est nul de plein droit, tout acte ou toute mesure de nature à porter atteinte à l’Unité de la République ou à mettre en péril l’intégrité territoriale nationale prise par une autorité d’une île autonome ou de l’Union. Nonobstant les poursuites judiciaires, la nullité est constatée par la Cour Constitutionnelle, saisie par le Président de l’Union ou par le Président de l’Assemblée de l’Union ou par cinq Députés de l’Assemblée de l’Union ou par tout citoyen ».

On peut lire dans le site du sénat français http://www.senat.fr/rap/r07-461/r07-461_mono.html
« Les éloignements des immigrés clandestins comoriens vers les Comores doivent, pour être mis en oeuvre, recueillir l'accord du gouvernement comorien. Or, à plusieurs reprises, le gouvernement comorien a refusé d'accueillir ses ressortissants. Le secrétariat d'Etat à l'outre-mer indique ainsi que, « en 2007, les reconduites en bateau comme par voie aérienne vers Anjouan ont été à plusieurs reprises longuement suspendues ». Ce fut à nouveau le cas en avril 2008, lors de la fuite en France du colonel Bacar, suite à son renversement par les forces comoriennes.
Cette situation explique en partie la diminution du nombre de reconduites à la frontière en 2007, par rapport à 2006, ainsi que l'évolution chaotique du nombre de reconduites à la frontière en 2007. » Ah bon ?
Le président comorien peut cependant dormir tranquille, car aucun responsable politique comorien, fusse-t-il ancien président des Comores, défenseur de la constitution comorienne, avocat, opposant etc. ne peut soulever son petit doigt sur cet acte inconstitutionnel de peur de recevoir une fessée de notre « grand » partenaire.
Le président comorien peut dormir tranquille en violant la constitution comorienne au profit des intérêts du « grand » partenaire. C’est une garantie de longévité qui n’interdit pas des discours musclés contre l’occupation d’une partie du territoire comorien.
Les singes n’ont pas encore compris que le tournant de la tournante repose sur Mayotte. Bien joué monsieur le président.
Moussa Mboro de Mtsambo
http://wongo.skyrock.com/

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