Le président Ikililou et ses trois vice-présidents viennent de passer le cap des quinze premiers jours à la tête de l'État comorien et le moins que l'on puisse dire c'est que ces deux semaines soient passées inaperçues aux yeux de l'opinion nationale. Effectivement, les premiers sentiments du citoyen lambda sont avant tout ceux de l'inquiétude et de l'incompréhension. Inquiétude parce qu'au fond tout le monde reste convaincu que le nouveau régime ne fera pas long feu avec sa philosophie séparatiste, et incompréhension étant donné que le nouveau locataire de Beit Salam semble rompre petit à petit les liens avec son prédécesseur, qui l'a pourtant soutenu contre vents et marées jusqu'à l'installer confortablement au sommet de l'Etat.
Notons qu'au-delà de la composition de la nouvelle équipe dirigeante (qui ne contient aucun ministre de l'équipe sortante mis à part les vice-présidents et le président lui-même), c'est les nouvelles philosophie et gestion, qui semblent opposer fondamentalement les deux régimes successifs :
IKI se rapproche de KIKI
En déclarant dans son discours programme, qu' « aucune solution à l'épineuse question de l'ile comorienne de Mayotte, n'est envisageable, sans l'implication de nos frères Mahorais », le nouveau locataire de Beit Salam, viole sa promesse électorale et se démarque de la politique du président sortant, qui privilégiait l'unité nationale et l'intégrité territoriale. IKI se rapproche ainsi de KIKI sur la question de Mayotte.
Depuis presque deux semaines, les séparatistes (anjouanais et mohéliens) ont de plus en plus leur mot à dire dans la gestion du pouvoir de l'Union. Il est, en effet, un secret pour personne qu'en propulsant le Dr. Anliane (un proche de l'ancien dictateur d'Anjouan, Mohamed Bacar) a la tête du ministère de la justice, Monsieur Rastami au ministère des transports et Antoy au sein de la cour constitutionnelle, le nouveau régime lance un message clair et net: le séparatisme a de nouveau sa place dans la politique intérieure du pays. Et que dire de l'entourage mohélien du président Ikililou qui ne cesse de crier que le pouvoir actuel est mohélien avant même d'être comorien? Ironique voire même hilarant au vu des résultats qui ont portés Ikililou à la tête du pays. Et sur ce point précis, les présidents Ikililou et Sambi semblent s'être animés de deux philosophies complétement opposées. Mais ce n'est pas tout.
HADJIRA succède à HADJIR
Tout en espérant que les nouveaux élus rectifient rapidement le tir en privilégiant l'unité de notre pays, mais aussi la rigueur et la discipline dans les dépenses publiques, avant toute autre considération politique, le peuple retient son souffle et attend impatiemment un retour rapide vers les valeurs de l'homme enturbanné qui les a littéralement offert le pouvoir.
FAROUK MOURCHID
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