L’objectif de la France à maintenir les 3 autres îles des Comores (Anjuan, Mayotte et Mohéli), dans une déstabilisation chronique est d’orienter les préoccupations politiques des Comoriens sur des questions liées à leur « survie » que celle du retour de Mayotte dans son ensemble naturel.
L’enfoncement des Comores dans une pauvreté humiliante est un facteur de satisfaction pour la France, car elle étouffe toute velléité revendicative sur le retour de Mayotte dans son giron naturel. Aux yeux de beaucoup de comoriens, la revendication de Mayotte est un projet absolument chimérique : Pourquoi ajouter un fardeau (Mayotte) à un pays économiquement moribond? Se demandent-ils.
Garder le peuple comorien dans un état de mendicité permanente satisfait ceux qui ont choisi de rester esclavagisés et culpabilise ceux qui ont choisi le chemin inverse. Le but recherché est ainsi atteint. Le chantage à l’arme alimentaire l’emporte sur la norme juridique et relègue le droit à une existence symbolique.
Malgré le caractère illégal de la présence de la France à Mayotte, réclamer son départ devient un crime abominable. Ceux qui dénoncent le « génocide aquatique » dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte, causé par un déséquilibre économique « départementalisemment » entretenu entre Mayotte et le reste des Comores, deviennent des traîtres de la nation, qui doivent être condamnés à la guillotine. Les rôles deviennent de cette façon inversés : L'oppresseur devient victime, et la victime devient le bourreau. On n’a pas le droit de critiquer notre grand partenaire économique ni prendre des mesures à son encontre, fussent-elles justifiées, comme en témoigne la réponse donnée par le chef de la diplomatie comorienne sur la levée de la mesure gouvernementale qui interdisait l'expulsion à Mayotte des ressortissants comoriens des autres îles : ''Si nous avons suspendu cette mesure, ce que les intérêts de l'Etat étaient, à un moment donné, gravement compromis''. Une déclaration destinée à confirmer notre docilité quel que soit le crime commis contre le peuple comorien. Dans la nuit du 3 au 4 décembre 2007, une collision entre une vedette de la police française et une embarcation de fortune transportant des comoriens avait fait plusieurs morts. La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) "recommande instamment de ne plus recourir à des méthodes, qui aboutissent à la mise en danger d'êtres humains, notamment de femmes et d'enfants, dans des conditions susceptibles de caractériser le délit d'homicide involontaire." : Aucune réaction de la part de l’Etat comorien ni de l’opposition.
Le responsable politique comorien (autorité ou opposant) se saisit de cette situation chaotique pour justifier une revendication « posthume » ou de non revendication du retour de l’île comorienne de Mayotte dans son giron naturel. Le théorème utilisé pour se dédouaner auprès de ceux qui réclament le retour de l’île soeur est le même pour presque tous les hommes politiques comoriens : « Pour que Mayotte retourne dans son milieu naturel, il faut et il suffit qu’un équilibre économique soit trouvé dans l’ensemble de l’archipel », même si on sait pertinemment que tout est mis en oeuvre par le grand partenaire économique et ami pour qu’il ne soit pas ainsi. Il faut être d’une malhonnêteté déconcertante pour croire à un tel schéma. C’est juste une façon de soulager une conscience mal en point.
Comment sortir les Comores de ce piteux état lorsque tous ceux qui ont commis des violations graves, qui ont pillé le pays jouissent d’une impunité de fait à Mayotte ? Une impunité qui bafoue la dignité des victimes. Pour disculper Mohamed Bacar (Dictateur déchu qui s’était enfui à Mayotte) la justice française avait estimé que les autorités comoriennes n’apportaient pas « Un début de commencement de preuve » alors que le « Colonel » s’était donné le luxe de refuser les propositions de la communauté internationale composée des représentants de l’Union africaine (UA), de la Ligue des Etats arabes, de l’Afrique du Sud, de la France et des Etats-Unis pour éviter un débarquement militaire à Anjouan. Sous d’autres cieux, cela serait qualifié de crime contre l’humanité.
Comment peut-on avoir le courage de critiquer la politique du présent Sambi, en feignant d’oublier que ses projets ont été tués dans l’œuf par Bacar avec l’aide de Dzaoudzi ?
Lui, au moins n’ira jamais au portillon de l’ambassade de France pour chercher à valider sa candidature à une élection nationale. Lui au moins a eu le courage de rendre hommage à la tribune des nations unies (donc devant toutes les nations) les comoriens qui ont péri entre Anjouan et Mayotte, accusant implicitement la France de crime contre l’humanité, comme l’a si bien écrit Pierre Caminade : « Mayotte étant, au regard du droit international, un territoire des Comores illégalement occupé par une puissance étrangère, la France se rend coupable de “ déplacements forcés de populations ” qui sont “ un crime contre l’humanité, passible de la Cour pénale internationale (articles 7.1.d et 7.2.d des Statuts de Rome) »
Aujourd’hui les « réservistes » de l’intérieur comme ceux de l’extérieur sont unanimes pour condamner la prolongation d’une année (validée par un référendum) du mandat présidentiel et gardent un silence de mort sur la prolongation des 34 années de présence illégale sur le sol comorien. Une présence qui doit être légalisée par la mort de l’autre partie des Comores.
Sans le retour de l’île sœur, les Comores resteront dans une misère indescriptible. Ce ne sont pas les petites aides sporadiques de notre « grande amie » dont nos dirigeants se satisfont qui changeront la donne. Ces aides empoisonnées sont données pour cacher une politique quasi-génocidaire, un génocide en douceur, dont le dénonciateur devient le génocidaire.
Les Présidents SAMBI et SARKOZY avaient convenu de maintenir la question de Mayotte dans un cadre bilatéral et de poursuivre avec détermination le dialogue approfondi relancé entre les deux pays, afin de permettre dès que possible le règlement de ce contentieux. On a eu la départementalisation de Mayotte. Une façon à la française de régler ce contentieux. Comme dirait l’autre : « Si la France est votre amie, ne cherchez pas ailleurs votre ennemie »
Les Comores sont admises aux nations unies, comme pays composé de quatre îles (Gde-Comore ; Mayotte ; Anjouan ; Moheli) le 12 novembre 1975. Bonne anniversaire
Equipe wongo
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